Nous avions planifié ça depuis des mois, on l’attendait avec impatience, et ça y est, le 10 novembre, notre trek de 4jours sur le chemin de l’inca en direction du Machu Picchu commence !
Pour faire court, la marche de l’inca, c’est le chemin que les incas, notamment les commerçants, empruntaient pour rejoindre le Machu Picchu et tous les petits villages alentours. La randonnée est réputée pour être dure (plus de 33 km et environ 8000 marches nous attendent), et elle n’est ouverte qu’à 500 personnes par jour.
Nous avions rencontrés notre guide, Lito, la veille pour qu’il nous explique quoi prendre dans nos sacs. Au final, Seb portera mon gros sac, et moi, un petit (mais ça veut pas dire qu’il est moins lourd hein ! ok, il est moins lourd…), comprenant nos habits et nos sacs de couchage, les 7 porteurs se chargent des tentes et de la cuisine.
Nous partons à 6h le lendemain direction Piscakucho où commence la marche de l’inca. Nous faisons connaissance avec le reste du groupe. Nous sommes 7 : nous, deux Hollandais, un Mexicain, une Espagnole et un Argentin, âgés entre 24 et 52 ans. Nous avons beaucoup de chance de ne pas être nombreux, certains groupes que nous avons rencontrés sur le chemin étaient plus d’une vingtaine ! Le courant passe bien dès le début entre nous, et on se sent comme une petite famille.
Le premier jour est très sympa, il fait beau, le chemin est large et surtout plat, avec pleins de choses à voir ! En plus des ruines incas rencontrées sur le chemin, notre guide nous explique tout un tas de choses sur les plantes et les arbres qui nous entourent. On ne se souvient absolument de rien, c’est pas la peine de nous demander.
Quand on arrive au camping le soir, les porteurs ont déjà tout installé, et le goûter est prêt. Première nuit en tente, premier aperçu de ce que vont être les toilettes pendant 4 jours (Toilettes à la turque. 2 au total. Pour 500 personnes dont certaines ne savent décidément pas viser… une horreur !), et première et dernière douche chaude.
Le lendemain, c’est la journée la plus dure, celle qui va nous casser pour le reste du trek. 6 heures de montée dans la forêt, sous un soleil de plomb, pour atteindre un col à plus de 4200 mètres. C’est comme un escalier géant et sans fin. Tous les muscles nous brûlent, on a du mal à reprendre notre souffle (on est en altitude !), mais les bonbons à la coca aident un peu. Quand on arrive enfin au sommet, Anke, Wim (les Hollandais) et Santiago (l’Argentin), sont déjà là et nous encouragent pour les dernières marches. Laurène en pleure presque tellement elle est heureuse que se soit fini. Mais on l’a fait, on peut être fiers !
Après une bonne heure d’attente pour Karl (le Mexicain) et Carmen (l’Espagnole) qui n’arriveront pas, nous décidons de partir pour le campement, à deux heures de descente de là. La descente n’est pas beaucoup plus facile, mais nous sommes motivés, car notre déjeuner de midi nous attend (il est 14h30 quand nous arrivons). Seb, Wim, Anke et Santiago prennent leur douche dans la rivière, absolument glacée, qui borde le campement. Carmen et Karl arrivent de nombreuses heures après nous, on est content de les voir, on commençait à s’inquiéter. Un peu de mal des montagnes peut-être, mais à partir de ce moment, Laurène ne sera plus capable de manger un repas normal, et ce jusqu’à la fin du trek. Seulement des grignotages par ci par là, ce qui fait qu’elle se sent faiblarde tout le temps.
Le lendemain, nous partons pour 10 heures de marche, entrecoupée de visites de ruines incas. Le chemin n’est pas facile, il y a encore deux heures de montée (et après la veille, ça fait mal), beaucoup de nuages, mais nous marchons en partie dans la jungle, ce qui est sympa. Nous arrivons au dernier campement complètement crevés mais contents, car le lendemain, c’est le Machu Picchu !
Le lendemain, 13 novembre, debout à 3h30, pour arriver à la porte du soleil le plus tôt possible. Il y a 2h de marche, pas facile et dangereuse (nous passons par un chemin surnommé le « gringos killer »), et nous sommes vraiment à bout de force. Mais quand nous arrivons enfin à la porte du soleil, qui surplombe le Machu Picchu, nous oublions absolument toutes nos peines. Le spectacle est mirifique (n’ayons pas peur des mots), et nous sommes vraiment heureux d’être arrivés. De là, 1h est encore nécessaire pour rejoindre le Machu Picchu, et nous en profitons pour prendre des photos, car il n’y a pas encore beaucoup de touristes. Notre guide nous fait une visite classique du site, mais nous sommes tellement fatigués que nous n’en profitons pas assez.
Nous rejoignons finalement Agua Calientes, la ville la plus proche, et en profitons pour boire une (euh, 22 en fait) bière tous ensemble. Nous passons le reste de l’après midi à plaisanter avec notre groupe sur les jours que nous venons de passer ensemble, et sur les petites manies de chacun. Le guide prononçant chaque nom de ville Inca avec une voix mystique par exemple, ou encore Wim, que nous surnommeront « le colonel », rappelant à l’ordre de sa voix grave Santiago et Karl pour qu’ils aillent se coucher (« It’s almost eleven guys »), sont des blagues qui ne feront rire que nous, mais qui auront vraiment enjolivé ce trek.